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Retrouvez régulièrement sur cette page les aventures du SECRET DE BUGARACH rédigées par Vidocq !
Le Secret de Bugarach a eu un total de 155466 visites.


23/09/2011 15:40
Nos quatre amis s’enfoncent dans la nuit, vers le nord-ouest, l’esprit tendu vers leur but: Toulouse.
Ils n’ont parcouru que quelques centaines de mètres quand ils entendent, dans leurs dos, le bruit, au galop, d’une troupe de cavaliers.
- Je crois que notre choix était le bon, que ce village vive en paix, commente Lancelot.
Ils progressent toute la nuit sans surprise et quand pointe l’aurore, trouve un petit bois pour passer la journée. Dans une clairière, Lancelot aperçoit une mare qui lui en rappelle une autre.
Ils s’installent confortablement, sous des arbrisseaux qui les cachent à la vue. Ils ouvrent les sacs fournis par Selmar et reprennent des forces. Et tous tombent dans un profond sommeil revitalisant.
Tous sauf un. Lancelot parait bien agité dans son sommeil.
- Il faut que je te vois, murmure une voix douce à son oreille, dans son rêve.
- Mais où demande-t-il?
- N’as-tu pas vu une mare, semblable à celle que tu connais?
Il s’éveille en sursaut, pensant immédiatement à Viviane.
A la nuit tombée, alors que se amis se préparent, il leur demande:
- Il faudrait que vous m’attendiez à l’orée du bois, quelques instants. Je vous en prie, ne me suivez pas, car pour vous ce pourrait être dangereux. Gardez Sauveur avec vous; je lui ai expliqué. Je serai vite de retour.
Lancelot attend que ses amis se soient éloignés, et revient sur ses pas, vers cette mare aperçue au petit matin.
Un rayon de lune transforme ce mini plan d’eau en miroir.
Un grésillement se produit au centre et une forme humaine se dessine.
- Viviane crie Lancelot en s’approchant.
- Non Lancelot, je ne suis pas là physiquement; je ne suis qu’une projection de moi-même.
- Je suis fière de toi. Tu aurai pu t’évader tout seul de ce camp, mais tu as voulu en faire profiter ces trois intellectuels.
Merlin aussi est fier, car tu as permis de sauvegarder une partie du savoir nécessaire à l’évolution de cette patrie, en bute à l’obscurantisme.
- Où tu vas, tu trouveras certaines réponses à ta quête. Surtout, focalise toi sur le plan, le plan est très important.
- Je ne peut rester Lancelot, car Merlin déploie une énergie folle pour maintenir cette apparition.
- Tu restes dans mon cœur, je t t t a i……….
- VIVIANE, hurle Lancelot
Trop tard, l’apparition a vacillé puis disparue.
- Je n’ai même pas pu la remercier sanglote-t-il.
Vivie, Viviane, pour lui, toutes deux dans son cœur
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22/09/2011 16:33
Le jour commence à se lever faisant sortir les habitants de leurs logis. Chacun a ses habitudes et ne les a pas changées.
- Nous retournons chez nous mais restez cachés, c’est préférable pour vous et pour nous, murmurent les adolescents avant de s’éloigner.
C’est dans la matinée que Selmar vient, accompagné d’un ami poussant une brouette chargée de foin.
- Bonjour les amis, je vous ai apporté un peu de nourriture.
En effet, dans la brouette, sous le foin, on découvre des galettes de blé, du lait et des œufs frais.
- Vous pouvez sortir sans crainte.
Nos quatre fuyards émergent de leur cachette, tout couvert de foins, ébouriffés mais heureux d’être encore en vie.
- Tu sais Selmar on a eu peur pour vous.
- Je n’aime pas ces gens, venus du nord, et qui viennent piétiner nos terres. Si nécessaire, nous nous serions battus.
- Et il y a des gaillards costauds dans ce village ajoute-t-il en riant.
- Mes amis , reprenez des forces avec ces bons produits de chez nous.
Tous quatre ne se font pas prier et font honneur à ces mets.
- Nous ne pouvons pas vous mettre indéfiniment en danger dit Lancelot, approuvé par ses amis.
- La nuit prochaine nous reprendrons la route, pour s’éloigner le plus possible de votre village. Vous savez, un retour de ces soldats n’est pas impossible.
- Vous vous dirigez vers quelle ville? Demande Selmar.
- Vers Toulouse, comme vous le savez, mes trois amis sont professeur à l’université, et nous avons quelques recherches à faire.
- Et toi tu fais quoi?
- Moi je suis un grand voyageur, qui a été capturé et emprisonné avec eux.
- Un grand merci pour votre accueil et pour les risques que vous avez pris en nous cachant chez vous ajoute Lancelot.
- L’hospitalité Lancelot, un bien grand mot peut être, mais toujours d’actualité chez nous, ajoute Selmar.
Et s’adressant à Serlon:
- Et cette cheville?
- Cela va bien mieux, et la poudre que tu m’a donné à bien calmé la douleur.
- Je t’en  donnerai ce soir, et un peu pour demain.
- Restez bien cachés ici, et à la nuit tombée je vous porterai quelques provisions pour votre voyage.
A tour de rôle, tous remercient cet homme bienveillant.
La journée est longue, très longue car aucun n’ose parler de peur que quelque espion ne soit à l’écoute à proximité.
Le soir venu, Selmar s’approche de la grange accompagné de deux jeunes. Chacun d’eux porte un sac empli de victuailles.
- Je vous ai fait préparer ce peu de nourriture pour vous permettre de progresser sans avoir à chercher du ravitaillement.
- Combien vous reste-t-il de distance à parcourir.
- Pour être certain de ne pas être inquiétés, deux nuits et une bonne journée, répond Ymar.
- Nous partirons dès la nuit bien noire.
- Au nom de mes amis, je vous remercie pour votre accueil mais aussi pour avoir pris le risque de nous dissimuler à ces soldats. Je souhaite que cette guerre, car c’est une guerre, pas une croisade, finisse rapidement pour que vous retrouviez calme et tranquillité.
- Un jour, peut être lointain, nous reviendrons vous voir, avec mes amis.
Chacun à son tour remercie Selmar et se prépare pour le départ.
Presque tout le village est sur le pas de la porte. Nos amis le traverse et Lancelot s’arrête, au centre et lance à la cantonade:
- Habitants de Reignoux, merci à vous tous. Vous avez gagné en noblesse ce que d’autres perdent en guerroyant. Que les jours à venir soient doux et sans nuage pour vous tous.
- Adieu Reignoux.
- Moi j’ajouterai, à bientôt, et prenez bien soin de vous tous, ajoute Ymar.

21/09/2011 16:35
Le repas est vite avalé. Et tous quatre, bien harassés, ne pensent qu’à une chose, dormir et reprendre des forces. Ils s’éparpillent dans la grange, chacun creusant un tunnel dans le foin pour se camoufler.
Mais la nuit fut mouvementée car soudainement une troupe de cavalier sema la panique dans ce village tranquille.
- Avez-vous vu passer des fuyards, demanda un officier.
- Non Monsieur , personne, vous savez, par chez nous il ne passe pas grand monde, répondit Selmar.
- Es-tu le responsable?
- Oui Monsieur.
- Alors je te préviens, nous allons fouiller tout le village, et si je trouve un de ces fugitifs, ce sera toi qui finira sur le bucher.
La troupe est composée d’une dizaine de personnes, qui s’empressent, deux par deux, de visiter tous les habitats.
- C’est quoi cette bâtisse là bas.
- Une grange où nous conservons le foin, pour les animaux, pour l’hiver.
Nos quatre compères, sortis de leur sommeil par ce vacarme, se sont empressés de bien refluer sous le foin, jusqu’à toucher le mur de la grange.
Un des adolescent, bien réveillé, est assis surveillant l’entrée de la grange, alors que l’autre sommeille ou simule.
L’officier appelle deux soldats et se dirige, avec eux, vers ce dépôt.
- Tu es bien jeune, tu fait quoi ici?
- Je monte la garde, Monsieur, car il est arrivé que des sangliers nous saccage le foin.
- Tu penses pouvoir faire peur à un sanglier?
Le jeune se lève et se saisit d’une fourche, au manche bien long, et dont le trident, en fer, n’a rien à envier à une bonne épée.
- Avec cet outil, Monsieur, je peux vous dire que les sangliers n’insitent pas.
- Tu en a déjà chassé avec cette fourche.
- Cela est arrivé quelquefois, Monsieur. Et nous sommes toujours deux dans la grange, à se partager les tours de garde.
En désignant un des soldats:
- Toi prend cette fourche et pique moi profondément ce tas de foin.
Celui-ci ne ménage pas sa peine, et bien que le manche de la fourche fasse deux mètres de long, il l’enfonce profondément, jusqu’à enfouir sa main dans le foin.
Lancelot et Vivien ont senti passer le trident à quelques centimètres de leur tête, mais ils n’ont pas bougé un sourcil.
- Il n’y a personne Monsieur.
- Tu en a de la chance paysan, mais nous surveillerons ton village.
L'officier se dirige vers les chevaux, rameute les soldats, et la troupe disparaît dans la nuit.
Aucune parole, aucun dialogue n’est engagé, juste cette consigne répétée par Selmar:
- Vous deux, continuez à bien monter la garde!

20/09/2011 16:02
Et ils perçoivent, sans comprendre les termes, des discussions et des rires. Les chiens jappent toujours mais sans animosité.
Ils semblent chercher quelque chose ou quelqu’un.
- Hou hou!
- Hou hou!
Nos trois amis restent cois.
- Sauveur, sauveur!
- Lancelot, on cherche Lancelot profère un des hommes.
Tout en faisant signe à ses amis de rester à couvert, Lancelot n’hésite plus; à part ses amis, personne ne connait le nom de son chien. Il s’avance dans la direction d’où proviennent ces appels et il voit une poignée de paysans accompagnés de quelques chiens. Il sort à découvert.
- Je suis là, je suis Lancelot, que me voulez-vous?
Celui qui semble mener le groupe s’approche:
- Vivien , que nous avons trouvé exténué et retenu chez nous, nous a envoyé à votre recherche. Vous n’avez aucune crainte à avoir.
- Votre ami nous a dit que vous étiez trois, serait-il arrivé un drame?
- Non, nous allons tous bien. Serlon, Ymar, vous pouvez vous approcher!
- Je m’appelle Selmar et je suis un peu le responsable de ce village, dit cet homme à Lancelot en lui tendant la main. Nous vous avons apporté un peu de lait, pour vous aider à reprendre des forces.
Lancelot au nom de ses camarades, le remercie et tous trois se délectent de cette boisson.
- Ne restons pas ici, nous vous conduisons au village, annonce Selmar.
En fin d’après midi ils parviennent dans ce bourg tranquille, et sont conduits dans une grange emplie de foin où ils retrouvent Vivien sommeillant.
- Je suis heureux de vous retrouver murmure-t-il.
- J’ai tout expliqué à Selmar et aux habitants présents, qui nous étions, d’où nous venions et notre destination.
- Leur village se nomme Reignoux, et il est situé un peu à l’écart des grands axes de circulation nord-sud. Ils ne sont pas cathares mais sont contre toute répression quelle qu’elle soit. Et ils ont très peur de perdre la protection du Comte de Toulouse.
- Les soldats passent rarement par ici, mais ils m’ont demandé de rester cloitré dans cette grange car la masse de foin nous permettrait de bien nous dissimuler.
- Nous pouvons rester le temps que nous voulons, mais ils savent que nous avons hâte de rejoindre Toulouse.
Entre temps, Selmar est revenu accompagné de deux femmes les bras chargées de victuailles et de vase de terre cuite contenant du vin.
- Prenez un bon repas et reposez vous. Je pense que vous en avez besoin, et une nuit en toute quiétude ne vous fera pas de mal leur dit Selmar.
Tous acquiescent car ils sont vraiment épuisés.
Ayant vu l’état de Serlon, il a ramené quelques bouts de bois avec lesquels il confectionne des attelles pour immobiliser sa cheville. Puis il verse un peu de poudre, extraite d’un gousset, dans sa main en lui disant:
- Un calmant contre la douleur.
- Merci Selmar, merci pour tout ce que vous faites pour nous.
Selmar est venu accompagné de deux adolescents chargés, pour cette nuit, de veiller sur la grange.
- Vous deux vous resterez ici. Et quoi qu’il arrive, vous savez que c’est la coutume de garder la grange pour éviter que les animaux sauvages viennent piller le foin. Avez-vous bien compris?
- Oui Selmar, aujourd’hui, c’est notre tour de garde.
Selmar sourit et les gratifie d’une tape paternelle sur la tête.
- Bonne nuit à vous quatre, à demain.

19/09/2011 16:14
Le bruit s’estompe en direction de l’ouest.
A la nuit tombante, à nouveau il perçoit le bruit de la cavalerie regagnant le camp. Lancelot est soulagé.
Il se met en route pour rejoindre ses camarades et trouve Ymar et Serlon réunis alors que Vivien s’approche.
- Mes amis, dès que la nuit sera bien installée, nous nous mettrons en route. J’ai bien repéré l’ouest et pour cette nuit nous nous tiendrons à cette direction.
- Combien de jours de marche pour Toulouse?
- Faut bien trois jours répond Serlon.
- Comment vas ta cheville?
- Un peu douloureux mais cela devrait aller avec le bandage que m’a fait Vivien.
Lancelot tend sa canne à Serlon.
- Cela te permettra de soulager la jambe blessée.
Lancelot ouvre sa besace et partage le peu de viande qui reste.
- Prenons un peu de force avec ce maigre repas.
- Il existe des vergers dans la direction que nous prenons. Nous pourrons trouver des fruits, dit Vivien.

- Nous ne resterons pas groupés; il vaut mieux progresser individuellement, et garder une bonne distance entre nous.
Lancelot prend Sauveur dans ses bras car il veut progresser rapidement et tous se mettent en route , bien espacés.
Au milieu de la nuit, il arrive près d’un cours d’eau et décide de faire un pause, pensant à la cheville douloureuse de Serlon.
Serlon qui ne tarde pas à le rejoindre suivis de leurs amis.
- Comment va ta cheville?
- Pas trop mal et de toute façon, elle aura toute la journée pour se reposer.
Lancelot estime qu’ils ont du parcourir une bonne vingtaine de kilomètres, et qu’ils se sont bien éloignés de leurs geôliers.
Ils en profitent pour s’abreuver et faire un brin de toilettes, car une fois sèche, cette boue à tendance à tirer la peau.
Au moins, je fais une cure préventive contre les rhumatismes, marmonne Lancelot. Il nettoie Sauveur, le pauvre tout crotté, et lui redonne un aspect un peu plus canin.
Et tous repartent pour quelques heures de marche, toujours en file indienne mais plus rapprochés les uns des autres, à la recherche d’un gué pour traverser cette rivière.
Après quelques heures Lancelot pense que le jour ne tardera pas à se lever et il aperçoit, tout proche, une masse plus sombre qui pourrait se révéler être une forêt.
Tous se dirigent dans cette direction, et effectivement ils ont trouvé un havre pour la journée.
Quand le soleil est bien monté dans l’azur, Lancelot rejoint la lisière pour découvrir l’environnement. Dans le lointain il lui semble deviner quelques constructions; un bourg pensé-t-il?
Il s’empresse de venir narrer cette découverte à ses compagnons.
- Faut aller voir ces habitants dit Vivien;
- Peut être pourront-ils nous aider, ou nous faire l’aumône d’un peu de nourriture.
Lancelot n’est pas très favorable à cette idée, mais reconnait que pour tenir, l’organisme à besoin de s’alimenter.
- Écoutez, je suis professeur de philosophie, je sais comprendre, tout au moins j’essaie, les personnes que je rencontre et je peut négocier avec eux, dit Vivien.
Tous secouent la tête, pas très enchantés, mais se rangent à la décision de Vivien. Celui-ci ne réfléchit pas davantage et s’éloigne rapidement pour sortir de ce bois.
- Bonne chance murmurent-ils.
Le soleil commence à décliner vers l’ouest et pas de Vivien en vue. L’inquiétude commence à les gagner. Lancelot revient vers la lisière, mais ne voit que la plaine, aucune présence humaine en vue.
Après de longs moments à patienter, nos trois ami sont surpris par des aboiements, encore lointain, provenant de l’intérieur du bois. Lancelot à juste le temps de saisir le museau de Sauveur et de lui chuchoter à l’oreille,
-Silence.
Tous trois s’éparpillent et tentent de se camoufler du mieux possible.

16/09/2011 16:15
Lancelot termine de dégager l’issue et après quelques efforts il arrive a passer le buste en intégralité. Autour de lui, rien ne bouge, mais il est méfiant car la vue ne porte pas loin.
Il redescend dans le tunnel pour dire à Vivien de s’approcher et de signaler à Serlon sa sortie.
- Qu’il compte bien comme je lui ai dit et à son signal ce sera ton tour. Et ensuite Ymar, Serlon s’évadant en dernier.
Lancelot réapparait à la surface du sol et patiente. Il est un angoissé de ne pas voir Sauveur revenir; pourtant il n’a entendu aucun bruit suspect.
On ne peut attendre plus longtemps et il décide de s’extraire et, en rampant le plus silencieusement possible, fonce face à lui. Il a senti Vivien lâcher son pied, donc tout va bien pour le minutage.
Il a progressé de quelques mètres quand il butte sur une truffe bien fraiche. Quel bonheur , Sauveur peut être un peu égaré, qui avait du mal à retrouver le chemin du retour. Pas de temps à perdre en effusion, il lui fait faire demi tour et tous deux continuent à avancer.
Combien de temps auront-ils rampé et quelle distance parcourue? Il ne sait le dire. Il vient de parvenir a une haie, ce qu’il pense, et tous deux chutent dans un trou de la hauteur d’un homme. IL sent un filet d’eau au centre et en déduit qu’il se trouve dans un ruisseau. Il a du mal à apprécier l’épaisseur des végétaux qui borde ce ruisseau, mais juge que ce sera suffisant pour se protéger dans la journée.
En se déplaçant sur sa droite il aperçoit une masse touffue au dessus de lui et décide de patienter à cet endroit. Il prend Sauveur dans ses bras, se recroqueville et patiente.
Les cinq minutes d’espacement qu’il avait demandé sont largement dépassés. Vivien aurait-il pris une mauvaise direction?
Un juron étouffé, sur sa gauche le tranquillise. Il se déplace légèrement accroupi vers ce signal involontaire et après un dizaine de mètres retrouve Vivien, le nez dans le filet d’eau.
Pas de blessure sur celui-ci, juste la surprise de la chute.
- Reste ici, je retourne quelques pas plus loin, ainsi nous aurons plus de chance de retrouver les autres.
Il n’a pas le temps de rejoindre son poste que Ymar lui tombe sur le dos.
Lancelot est heureux que son plan se déroule suivant les prévisions. Manque plus que Serlon.
- Ymar suit moi sur quelques pas, et moi je m’éloignerais un peu. Il faut que nous récupérions Serlon.
Mais ce ne sera pas nécessaire car Serlon, de peur de se retrouver isolé a suivi de près Ymar. Et avec Vivien ils rejoignent leurs amis. Serlon claudique légèrement suite à la mauvaise réception dans le fossé; mais affirme que bien bandé il pourra marcher.
- Sous peu le jour se lèvera. Nous ne devons pas rester groupé car il est préférable, en cas de danger, qu’un seul d’entre nous soit capturé, mais pas le groupe.
- Que chacun trouve un endroit avec beaucoup de végétation et bien touffu. Enduisez vous à nouveau de boue, pour camoufler l’odeur humaine, et ne bougez plus de toute la journée. Reprenez des forces, car la nuit prochaine nous devrons parcourir le plus de distance possible et s’éloigner de ce camp sordide.
-Serlon vient avec moi et vous deux allez à l’opposé. Nous nous retrouverons dès la nuit bien noire.
Lancelot amène Serlon à la première cache trouvé, et s’éloigne. Quand il a trouvé un endroit propice, il enduit Sauveur de boue et en fait autant avec lui.
- Sauveur, tu as très bien travaillé, je te félicite. A partir de maintenant, silence complet.
Le ciel commence à s’éclaircir et il faut qu’il sache. Il escalade ce fossé et parvenu au niveau du sol, constate ,qu’ils se sont éloignés suffisamment. Il aperçoit la palissade du camp qui se trouve à plus de deux cents mètres, peut être trois cents, rien ne bouge à l’extérieur.
Il redescend, amasse quelques feuilles pour se recouvrir, prend Sauveur dans ses bras, et s’endort rapidement.
C’est en milieu d’après midi que le bruit de chevaux au galop le réveille. Il ne bouge pas pensant, s’ils envoient la cavalerie nous ne sommes pas encore sauvés.

15/09/2011 14:30
Et la journée se déroula sans anicroche. Quelques hérétiques furent emmenés le matin, la routine dira Ymar.
En fin d’après midi, le ciel commença à se charger.
- Pourvu qu’il ne pleuve pas trop fort, mais ce temps rendra l’obscurité plus dense. Ce sera bénéfique pour notre évasion.
- Je passerai le premier et finirait l’ouverture vers la liberté; pas de déblais à évacuer car je pousserai la terre vers l’extérieur.
- Quand l’issue sera satisfaisante, vous ferez venir Sauveur pour qu’il me rejoigne. Je vais lui expliquer son rôle.
- Viens ici, mon ami, mon Sauveur.
Que ne ferait cet animal pour Lancelot, pour son maître, pour son ami.
Il se jette sur lui pour lui prouver son affection et lui lèche le visage à n’en plus finir.
- Calme toi cher ami!
Sauveur pose son postérieur sur le sol, et soudainement semble très attentif. Les trois hérétiques sourient malicieusement , légèrement sceptiques.
Et pendant la conversation, sa gueule bascule de droite à gauche, alors que ses yeux ne quittent ni les yeux , ni les lèvres de Lancelot.
- Sauveur, il va falloir que je te barbouille les poils, tu es un peu trop blanc pour cette nuit.
- Quand j’aurai suffisamment agrandi la sortie pour nous quatre, tu sera chargé d’une mission de reconnaissance. En te faisant tout petit, ton ventre au ras de la terre, comme tu sais le faire quand nous jouons, tu reconnaitras les lieux pour repérer les gardes. Un peu à droite, un peu à gauche et un peu face à toi.
- Si par hasard quelqu’un te repére, ne revient pas vers moi, fonce devant toi , cache toi et attend. Si tu ne décèles rien d’anormal, tu viens me retrouver.
La discussion semble terminée et deux coups de langue sur le nez de Lancelot semblent approuver les consignes données.
- Ne me dit pas que ton chien, Sauveur, a compris le sens de tes paroles demande Serlon.
- Crois moi, il a bien compris.
- Pardonne moi Lancelot, je suis dans les mathématiques, donc rationnel, et là je suis sceptique.
- Je te comprend Serlon, car j’ai pensé comme toi, mais maintenant toute ma confiance est en Sauveur, il est une partie de moi je pense.
- Nous avons résolu le problème de l’éclaireur. Et nous aussi, nous devrons nous barbouiller de boue; la figure, les mains et aussi les parties trop claires de nos habits.
- Quand nous sortirons de ce trou, il faudra ramper, ramper le plus longtemps possible pour s’éloigner du camp. Bien surveiller les alentours pour ne pas se faire surprendre par une patrouille.
- Je sortirai le premier, en deuxième éclaireur, et si aucun danger ne me menace vous suivrez, un par un, à intervalle déterminé par Serlon qui comptera régulièrement et lentement jusqu’à trois cents.
- Essayez de garder la direction que j’aurai prise afin que nous puisions nous regrouper.
- Ensuite nous devrons trouver des fourrés ou des haies pour nous cacher toute la journée. Au moins pendant deux jours nous ne progresserons que la nuit. Et la journée repos pour tous.
Tous hochent la tête en guise d’assentiment.
Le soleil est couché et la nuit commence à envelopper le camp de son noir manteau.
Les prisonniers on trouvé leur havre pour la nuit ; plus aucun mouvement dans le camp.
Tous quatre, suivis de Sauveur, s’approchent de ce trou ou croupit une eau nauséabonde. Lancelot commence à enduire Sauveur de boue gluante; celui-ci se laisse faire ne quittant pas les yeux de son maître. A cet instant , les trois intellectuels savent que cet animal n’est pas un chien commun.
De même, tous quatre se maquillent, de la tête aux pieds, retenant leur respiration car l’odeur leur retourne l’estomac. Et bien déguisés, ils rejoignent l’entrée du souterrain, la porte vers la liberté.
Quelle chance ces nuages qui ont jeté une chape bien noire sur la région. On entend les gardes qui parlent entre eux, mais Lancelot est persuadé qu’ils ne se voient pas à quelques pas.
- Les amis, bonne chance à tous, et si un seul d’entre nous s’échappe de cet enfer, nous aurons réussi.
Rapidement, Lancelot s’enfonce dans le boyau avec tout ses avoirs. A grands coups de dague, il agrandit le trou préalablement fait. Et dès qu’il peut passer un bras à l’extérieur, il rejette la terre au dehors pour ne pas encombrer la galerie. Il avait pensé qu’il restait une soixantaine de centimètres de sol a creuser, mais en fait il découvre que cela se réduit à une quarantaine, peut être moins. Il redouble d’effort et peut s’aider de ses deux mains; les forces sont décuplées et rapidement, en se tortillant; il arrive à sortir la tête. Un rapide tour d’horizon le rassure; aucun danger immédiat. Quelques longues minutes plus tard, il arrive à passer le torse, et ne perdant pas une minute de plus, se recule un peu et demande à Vivien de faire venir Sauveur.
- Sauveur, souviens toi de ce que je t’ai dit et surtout, mon ami, si tu sens un danger, caches toi.
Comme à son habitude, il embrasse sauveur entre les deux yeux et reçoit un coup de langue en retour.
- Tu pue Sauveur dit-il en souriant.
Qu’à cela ne tienne, un deuxième coup de langue généreux le remercie.
Il le soulève, le pose sur le sol, le caresse, et Sauveur s’éloigne en rampant.

14/09/2011 14:31
Sans récriminer Lancelot se lève, oubliant Sauveur et sa besace bien camouflés sous Ymar, et le précède vers l’entrée du camp.
Nos trois amis sont abattus, mais Sauveur, qui pointe son nez pour regarder partir son maître, ne semble pas affolé. Ils reprennent confiance.
La journée est longue et l’attente est insupportable.
Puis en fin d’après midi, Vivien, qui surveille l’entrée du camp, voit arriver Lancelot, un peu titubant, mais vivant.
- Alors?
- Mes amis, laissez le se reposer demande Ymar.
Lancelot leur apprend qu’il a pris moult coups de bâtons dans les reins, mais rien de cassé. Juste épuisé.
- Que voulait-il demande Vivien.
- Tout et rien et ils ont mis en doute mon histoire de mendiant vagabond.
- Je n’arrivais pas à me dépêtrer avec cet officier, rusé, qui me poussait dans mes derniers retranchements.
- Alors?
Je devais gagner du temps, et j’ai entendu dire que Simon De Montfort était absent quelques jours; deux, possible trois.
- Alors j’ai dit à cet homme que j’avais un message de la part de Eckbert Von SCHÖNAU, de outre Rhin, à ne délivrer qu’à Monsieur De Montfort.
- Parle! Me dit cet officier.
- Non Messire, uniquement à Monsieur de Montfort.
- J’ai donc eu droit à une bonne bastonnade, mais méfiant, cet officier n’a pas voulu trop m’abimer.
- Tu connais ce Eckbert demande Vivien.
- Pas du tout.
- Tu n’a pas pu inventer ce nom, car je le sais, il existe.
- Non Vivien, je n’ai pas inventé, je ne peut le connaître, mais je connais son nom.
- Lancelot, je t’en prie, il faudra que tu nous expliques.
- Donc tu n’a pas de message à délivrer.
- Aucun message mes amis, mais nous, par contre, il ne nous reste plus que deux nuits maximum.
- Fait moi voir ton dos Ymar demande Lancelot.
Les vilaines plaies se sont bien refermées et Lancelot décide de retirer les pétales qu’il replace avec la tige maitresse.
- Tout va bien Ymar, mais il te restera de belles cicatrices.
- C’est quoi cette fleur qui guérit tout.
- Honnêtement je ne sais pas Ymar; elle est attachée à moi et je ne sais jusqu’à quand?
- Tu l’as trouvée où?
- Écoute quand nous serons en sécurité, je ferai mon possible pour vous expliquer, mais pour l’instant le temps presse. Il faut avancer, et si nous pouvions tenter de sortir la prochaine nuit, ce serait magnifique.
La nuit commence à s’installer doucement, et Vivien décide de prendre le premier tour pour creuser.
- Je pense que lorsqu’un de nous aura dépassé la clôture, d’une longueur égale à notre taille plus un bon pas, nous pourrons commencer à remonter vers la surface, dit Lancelot.
- Comme hier Serlon a dit avoir dépassé d’un pas, il nous reste une longueur d’homme.
- Ymar, toi tu ne creuses pas, pour éviter de raviver tes blessures. Tu étaleras la terre.
Et nos quatre détenus se mettent à l’ouvrage. Personne ne parle de repos car ils savent que les heures et mêmes les minutes sont comptées. Lancelot est obligé d’aider Ymar à disperser la terre retirée, tant la progression de Vivien est rapide ainsi que la hargne de Serlon qui besogne sans cesse pour pousser la terre vers l’entrée de ce souterrain.
Lancelot a pris le relais de Vivien pour continuer à avancer dans ce boyau. Il pense avoir suffisamment progressé et le fait savoir à ses compagnons d’infortune.
- Je vais commencer à creuser à la verticale, dit il à Vivien qui le retransmet aux deux autres.
Étant donné l’inclinaison donnée au départ, il pense qu’il ne reste qu’un bon demi pas de terre au dessus de sa tête. Mais il ne veut surtout pas ouvrir un trou béant, trop visible en pleine journée. Avec sa dague, en grignotant lentement, il creuse à la verticale, une cheminée en forme d’entonnoir inversé. Rapidement il parvient à réaliser l'ouverture vers la surface, pas énorme bien sur, mais bien d’un bon pouce.
Il voit une étoile, l’étoile de la liberté pense-t-il. Nous allons réussir, il le faut. Il chuchote à Vivien de lui faire passer un peu de paille pour reboucher ce trou, minuscule, mais visible en surface.
Ils on tant besogné qu’ils n’ont pas vu le temps passer. La nuit est encore noire, mais le jour ne tardera pas.
Après avoir camouflé l’entrée du souterrain, tous s’allongent pour quelques instants de repos.
- Souhaitons que la journée soit calme marmonne Serlon.



13/09/2011 14:56
La journée se traine, lamentablement, pour tous ces reclus.
-Vous en étiez où de cette galerie?
- Ymar m’a affirmé avoir aperçu un des rondins de la clôture.
- Vous avez bien travaillé, mais cette nuit il faudra l’élargir un peu, avant de progresser.
- Sommes nous loin de Toulouse? demande Lancelot.
- Trois bonnes journées de marche répond Serlon.
- Je souhaiterais y aller, pour prendre quelques renseignements.
- Tu cherches quoi?
- Qui es-tu vraiment demande Vivien, le philosophe qui essaie d’être cartésien.
- Si nous arrivons à sortir de ce piège, je vous promet de vous dévoiler mon passé, car mon avenir est pour l’instant compromis.
- Nous allons nous en sortir, vivants tous les quatre car tu nous a redonné l’espoir que nous avions perdu.
- Et ta main Serlon?
Celui-ci est étonné, ne pensant plus à cette mauvaise blessure. Il ôte l’espèce d’emplâtre et enlève délicatement les pétales de rose; délicatement il les tend à Lancelot. Elles sont un peu flétries, comme fatiguées par le travail fourni, mais encore vivace. Précautionneusement Lancelot les range avec ses homologues.
La main de Serlon n’est plus purulente et il en est surpris. Une belle cicatrice, propre, zèbre sa paume, mais ne le fait plus souffrir.
- Lancelot, qui es-tu vraiment répétant les termes de son ami Vivien.
- Un médecin, un sorcier? Si tu es un sorcier, ne t ‘en vantes pas car les temps sont durs pour eux.
- Je ne suis pas un sorcier, je ne suis pas un médecin. Je suis juste un homme, normal si je peut dire, tout comme vous. J’ai fait des études, vous avez raison mais qui n’ont rien à voir avec la rapide guérison de ta blessure.
On voit le philosophe réfléchir, et analyser tous les éléments; la dague, les connaissances, ces pétales hors du commun, une certaine autorité enrobée de douceur.
- Lancelot, tout pourrait être crédible, mais rien ne concorde. Tu n’es pas de chez nous.
- Mais si Vivien, je suis de chez vous, je suis là avec vous.
- Ce que je veut dire, en fait, c’est que tu n’es pas à ta place, je dirais que tu es déphasé.
La philosophie n’a jamais été la matière préférée de Lancelot, mais il subodore ce que veut préciser Vivien.
- Tu n’es pas loin de la vérité Vivien.
Le retour de Ymar met fin à cette discussion. Il est bien fatigué et tous remarquent qu’il a été supplicié. Lancelot voit la tunique tachée de sang et se doute que son dos doit être en mauvais état.
- Lancelot? Dit Vivien en voyant l’état du dos d’Ymar.
- Plus tard, quand tous seront au repos.
- Ymar, cette nuit tu vas te reposer, à nous trois nous continuerons à déblayer. Toi il faut que tu reprennes des forces.
Ymar n’insiste pas, car il semble à bouts de force.
Les gardes viennent d’amener cette espèce de pitance juste bonne pour des cochons. Ils sont traités comme des porcs pense Lancelot.
Mais comme l’instinct de survie est le plus fort, tous s’en accommodent.
Lancelot donne quelques lamelles de viande fumée à Ymar, juste à Ymar, et les deux autres approuvent.
On perçoit bien que maintenant leur destin est lié, et que, quoi qu’il en coute, ils réussiront ou perdront leur vie ensemble.
- Ymar, Lancelot veut aller à Toulouse dit Vivien.
- Plus rien ne m’étonne murmure-t-il, surtout venant de Lancelot.
La nuit est arrivé et délicatement Lancelot soulève l’espèce de chemise de Ymar. Les plaies sont rougeoyantes, mais quelques unes sont profondes, là où le fouet a mordu méchamment. Il applique les quelques pétales sur celles-ci, serre autant qu’il peut la chemise pour les maintenir, puis allonge Ymar sur la paille.
- Tu ne bouges plus, pour la nuit tu te reposes. Sauveur te tiendra compagnie.
Et il s’approche de cet animal et lui murmure à l’oreille.
- Sauveur tu vas veiller sur le sommeil de mon ami Ymar. Tu ne le quittes pour aucune raison. Tu te couches près de lui, ton museau vers sa figure pour qu’il sente ton souffle plein de vie, près de lui.
Vivien et Serlon sont surpris par les mimiques de Sauveur pendant que son maître murmure à son oreille. Ils n’en croient pas leurs yeux mais pensent: ce chien comprend ce que veut Lancelot. Et c’est Vivien qui dit:
- Qui est-ce chien Lancelot?
- Chut, laissons reposer Ymar, et nous au travail.

Le travail de sape reprend, en évitant d’être trop bruyant. Vivien, le plus mince se charge d’élargir le boyau. Il fait comprendre qu’il est juste au dessous de la clôture, et continue à progresser. Il peut, à présent s’aider de la canne, dont la pointe est assez dure, pour effriter la terre.
A tour de rôle, nos trois amis prennent quelques instants de repos qui sont brefs.
Mais le forage avance. Lancelot forme des vœux pour que la pluie ne vienne pas pénaliser leur avance. Pour l’instant, la terre est dure à creuser mais ne risque pas de s’ébouler sur leurs têtes.
La nuit touche à sa fin, et tous trois sont épuisés. Vivien tire sur les jambes de Serlon, lui faisant comprendre qu’il est temps de sortir de ce trou.
Quand il émerge, noir de terre, il est souriant et annonce:
- Nous avons progressé d’un bon pas au delà de la clôture.
Ymar qui vient de se réveiller veut se joindre à eux:
- Je suis en pleine forme, je prend mon tour.
- Non Ymar, le jour va se lever, repose encore dit Lancelot.
Vivien rebouche proprement l’accès avec la paille pendant que Lancelot et Serlon finisse d’uniformiser la terre extraite avec celle du sol.
Tous quatre se serrent, pour un peu de repos, sur le passeport pour leur liberté.
Le ciel blanchit, précurseur à une nouvelle journée de captivité.
Et soudain, le brouhaha des soldats qui pénètrent dans le camp pour se saisir de quelques hérétiques, encore ensommeillés.
Un gradé s’approche de leur groupe et désignant Lancelot:
- Toi, suis moi!

12/09/2011 14:52

- Vous savez, à part creuser une galerie, pour se glisser sous la clôture, je ne vois pas d’autre solution?
- Pas facile dit Vivien.
- Il nous reste quelques jours avant la nouvelle lune. Et à ce moment là, la nuit sera très noire.
- On ne pourra creuser que la nuit. Un homme à la fois, pendant que les autres étaleront la terre à droite et à gauche. J’ai vu des tas de pailles et vous devez savoir lesquels n’ont pas été bougés depuis un moment.
- Facile dit Serlon en jetant son regard dans un coin de la palissade.
- Avec ma dague, nous avancerons plus vite pour creuser. Le sol ,semble argileux et nous ne risquerons pas d’éboulement.
- Par contre, la journée, il faudra qu’un de nous soit toujours présent, sur le trou caché par la paille, pour chasser les curieux.
- Crois tu que nous y arriverons en si peut de temps, demande Ymar.
- Si on se relaie toutes les nuits, oui nous pouvons y parvenir.
- Ce boyau n’a pas besoin d’être bien long, trois ou quatre pas.
Ymar sourit et décide!
- Moi je suis partant pour que nous nous y mettions dès ce soir.
Vivien et Serlon approuvent, et tous trois se prennent à rêver à leur liberté prochaine.

Tous attendent avec impatience la tombée de la nuit. Une maigre pitance leur a été servi. Lancelot pense à du jus de chaussettes, car sur un liquide peu appétissant, flotte quelques pommes de terre et morceaux de gras. Si bien que Lancelot décide de partager un peu de sa viande fumée avec eux; il rationne , disant:
- Faut garder des forces pour les prochaines nuits.
Les trois amis apprécient ce geste, et il pense que cela finit de sceller leur amitié.
Vivien joue un peu avec Sauveur et s’étonne auprès de Lancelot:
- Je ne connais pas très bien la psychologie des animaux, mais je trouve ton chien surprenant. Dans ses yeux brulent comme une flamme bizarre. Je pense que cet animal est hors normes. Attention qu’il ne soit pas suspecté, lui aussi, d’être un hérétique.
- Oui il est très surprenant, c’est la raison pour laquelle je l’ai appelé Sauveur.
- Et vous verrez qu’il nous sera très utile quand nous aurons fini de creuser notre galerie.
Sauveur tente un ’’Wouaf W… ‘’vite étouffé par son maître.
- Chut, Sauveur!
En silence, les trois amis pouffent, abasourdis de penser que cet animal à compris.
Serlon s’est éloigné pour prendre possession de l’angle repéré précédemment. En effet, tous les prisonniers se mettent en quête de l’endroit idéal pour passer la nuit.

Le camp essaie de s’endormir. Pas très paisiblement, mais la fatigue impose du repos. Lancelot et ses nouveaux amis se sont réunis, dans cet angle, et il étudie le terrain. Il lui semble que les pieux ne sont pas profondément enfoncés dans le sol. Donc il suffira de creuser, assez proche, pour passer sous la clôture et ensuite on improvisera pense-t-il.
Se sentant un âme de général en campagne, il donne les ordres:
- Je vais commencer à creuser et Vivien évacuera la terre. Reposez vous et cachez moi au maximum avec la paille et vous, en train de vous reposer. Quand nous serons fatigués, vous prendrez la relève.
Lancelot commence à creuser et s’aperçoit que la clôture, faite de rondins, est enfoncée au maximum d’une trentaines de centimètres.
Il creuse, avec sa dague quand le sol est trop dur, ou avec ses mains, tel un rat. Et il se souvient: ‘’Tu devra creuser, encore creuser‘’
Vivien en rampant pour ne pas ne pas attirer l’attention, étale la terre poussée par Lancelot; il la mélange avec celle du sol pour éviter toute rupture de couleur.
Et à tour de rôle, chaque équipe besogne, pendant que l’autre tente de prendre du repos. Le ciel commence à blanchir et Serlon tire Ymar, par les jambes.
- Il est temps de tout camoufler dit-il.
Tous deux recouvrent le boyau de paille, et se couche dessus pour finir leur nuit.
Le soleil pointe timidement son nez, et on entend, au delà de cet enclos, divers ordres fuser à l’intention de la piétaille.
Encore une rude journée d’attente et d’angoisse pour tous ces captifs.
Soudainement un vent de panique souffle sur l’enclos. Des soldats pénètrent à l’intérieur et se saisissent de certains renégats. Deux hommes en armes approchent du groupe de nos amis et s’emparent de Ymar.
Quand ils se sont éloignés, Lancelot demande:
- Que se passe-t-il?
- Encore un interrogatoire, répond Vivien.

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12/08/2023 14:45
vidocq
Merci lecreateur, pour ton retour

09/08/2023 20:27
lecreateur
très belle histoire bravo

03/05/2018 06:12
erauw
pas encore tout lu bien sur, mais j'aime beaucoup merci

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